World Series 2016 : DUEL DE MAUDITS
Après une saison longue et de grande qualité, on arrive enfin au choc final en MLB. Une rencontre quasi mythique cette année. Les Chicago Cubs maudits devant l’éternel en raison d’une chèvre ingrate se retrouvent pour les World Series en face d’une autre équipe de grands losers, les Cleveland Indians. Si les Cubs n’ont pas gagné le titre suprême depuis 1908, les Indians affichent également un palmarès des plus légers puisque la dernière fois qu’ils ont gagné les world series, c’était en 1948, soit prés de 68 ans. Un vrai duel de Kadors pourrait on dire ! Quelle est l’équipe qui réussira à se débarrasser de sa malédiction la première ? Honus vous dit tout, comme d’habitude.
Les Cubs ont signé une saison grandiose 2016 et ont survolé les débats. Ils ont remporté plus de 100 victoires cette année, 103-58 et ont écrasé leurs rivaux dans la poule centrale, les St louis Cardinals loin derrière (86-76) et les Pirates de Pittsburgh (78-83). Une vraie équipe de champions en saison régulière, et ce grâce à deux candidats au titre de MVP, Kris Bryant (292, 39HR, 102 RBI) et Anthony Rizzo (292, 32HR, 109 RBI) et un retour en grace de Jon Lester, candidat Cy Young comme l’étincelant Kyle Hendrick en pitching. Le coaching de Joe Madden a été comme d’habitude magique et les jeunes joueurs des Cubs se sont transformés en grizllys sur cette saison. Une vraie équipe de champions, il n’ y a pas débat. La difficulté est que les play offs et la saison régulière sont deux choses tout à fait différentes.
En face, les Cleveland Indians, loin d’être favoris, qui se sont emparés de la première place de la division centrale avec une belle fiche de 94-67 et ont réussi à battre en play offs les deux équipes les plus crains de l’american league en saison régulière, les Boston Red Sox et les Toronto Blue Jays, grâce surtout à un pitching et des releveurs juste imbattables. Et pourtant, la rotation des Indians a perdu deux de ses starters, Carlos Carrasco et surtout Danny Salazar, qui n’ont pu lancé en playoffs. La solidité de Cleveland a été pourtant trés impressionnante et assez inattendue. Alors que prédire pour la finale ultime ?
Les Cleveland Indians ont pour eux un pitching incroyable. Les spécialistes le disaient dés le début de la saison: les Indians peuvent être le meilleur pitching staff de l’AL. Ils auront mis du temps à prendre le contrôle de leur division mais une fois les bâtons de Cleveland réveillés, les Indians ont montré les dents et ont écrasé leurs concurrents. Personne ne croyait cependant à leurs chances de passer face aux armadas de Boston ou de Toronto. La faute certainement à un manque de glamour pour cette franchise. Et ce n’est pas les grands favoris, Red Sox ou Blue Jays qui vous diront le contraire. Les bâtons de Boston ou de Toronto n’ont rien pu faire face à Corey Cluber (0.98 ERA en playoffs) et à un releveur totalement fantastique, Andrew Miller, génie de la relève et qui aura notamment strike-outé plus de 50 % des joueurs des Blue Jays lors des ALCS (24 K en moins de 13 manches lancées).
Le pitching la force numéro 1 de Cleveland
Les Indians peuvent compter également sur un trio de trés grands frappeurs, Jason Kipnis (qui est revenu à son meilleur niveau depuis le all star game), Mike Napoli un comeback player de l’année (34 HR et 101 RBI), (donné pour mort à Boston et toujours sous perfusion au Texas) et Francisco Lindor, clutch player par excellence. Bref Cleveland c’est un peu comme les Cleveland Browns en football américain dans les années 60, du solide à défaut d’être glam, ils vous écrasent et vous vous demandez bien pourquoi à la fin vous n’avez jamais pu sortir de l’eau….
En face, il y une équipe de maudits de chez maudits. On en a assez parlé dans ce blog depuis sa création, une maudite chèvre a causé beaucoup de malheur aux Cubs de Chicago, condamnés à une lose éternelle selon la malédiction de billy the goat. Aujourd’hui ils sont là à quelques matchs du podium qui représente beaucoup plus qu’un titre, la fin d’une époque maudit. Je ne partage pas du tout l’analyse selon laquelle les Cubs doivent continuer à perdre tel Sisyphe sur son rocher, et que la fin de la malédiction pourrait être la fin d’une belle histoire censée illustrer la bataille contre l’adversité qu’ils seraient censés toujours perdre…. Alors là, pas du tout ! C’est justement ce qui fait le sel et tout le charme de ces world series. Enfin, les Cubs se présentent face à leur destin, celui ci est grandiose et ils devront affronter un adversaire des plus coriaces pour arriver au but suprême. Toute la magie du baseball se résume même là.
On a pu voir Anthony Rizzo, candidat donc au titre de MVP durant la saison régulière devenu un véritable fantôme dans les play offs. Avec une moyenne de .069, le batteur 4 a été absent de tous ces matchs. Le regard de Rizzo s’assombrissait au fur et à mesure des passages. Un vrai slump en play offs, au pire moment. Incapables de frapper une bonne balle, Rizzo coulait à pic. Et pourtant les Cubs ont vaincu les Giants, adeptes de la victoire venue de nulle part. Tout le reste de l’équipe était là pour surmonter ce bad trip de Rizzo. Et enfin dans les deux derniers matchs contre les Dodgers, Rizzo retrouve son bâton. Le swing repart et un home run magnifique signe en 6e match son retour. Enfin……. Il suffit de voir le regard de Rizzo lors du dernier out pour comprendre l’immense émotion qui était là !
Au delà de ma préférence toute subjective, les Cubs ont ce qu’il faut pour remporter le titre : deux lanceurs candidats Cy Young Kyle Hendricks (2.21 ERA en saison régulière et 1,65 ERA en playoffs!) et Jon Lester redevenu l’ange de la mort qu’il était à Boston. Un Cy young 2015 plutôt fatigué en 3e lanceur, Jake Arrietta qui était juste infrappable il n’y a pas si longtemps. Bref, le meilleur pitching staff de la NL. Des joueurs talentueux, Kris Bryant programmé pour devenir un Hall of fame, un picharon infâme en la personne de Javier Baez, deuxième base qui n’a peur de rien, un short stop brillant en la personne d’Addison Russel et enfin une torpille cubaine en closer, Aroldis Chapman qui lance toujours à plus de 100 MPH. J’oubliais, un coach magicien avec Joe Madden, qui transforme en or tout ce qu’il touche. Non, le casting est bien là pour faire entrer dans la légende les Cubs enfin vainqueurs de cette saleté de malédiction !
Un casting de vainqueurs, Bryant et ses potes
Je vois les Cubs vainqueurs 4-2. Et je brûle un cierge dés ce soir en pensant à eux…..
Credits : Photos Daily News
RESUMES
GAME 1: CLEVELAND 6 – CHICAGO 0
Les World Series démarrent avec une énorme performance de Kluber sur le monticule pour les Indians qui exécutent les Cubs. Record de 9K sur 6 manches dont 5 sur les deux premières manches (record historique), Kluber a outrageusement dominé les débats. Il quitte en 6e manche et laisse la place à Miller qui fait une bonne relève. Roberto Perez le catcher des Indians claque 2 HR de manière assez incroyable lui qui frappe pour moins de 180 en moyenne. 6-0 au final
GAME 2 : CHICAGO 5- CLEVELAND 1
Cette fois ci c’est Jack Arrietta pour les Cubs qui lance 6 manches de manière intouchable. Rizzo débute par une énorme frappe au champ droit qui fait scorer Kris Bryant. Ben Zobrist et Kyle Schwarber, pourtant blessé toute la saison, frappent pour 8 en 15 à eux deux. Les Cubs dominent les débats et Trevor Bauer semble bien limité. 5-1 au final et les WS déménagent à Chicago
GAME 3 : CLEVELAND 1 – CHICAGO 0
Enfin un match à Wrigley mais ca se passe trés difficilement pour les Cubs. Hendricks lance trés bien pour Chicago mais Tomlin pour les Indians signe une performance trés solide sur le monticule (juste 2 hits). La relève des Indians signe un match incroyable (Miller Shaw Allen) et signe le match parfait pour Cleveland. Coco Crisp en pinch hitter fait rentrer le point gagnant sur un hit au champ droit. Trés bon coaching de Francona. Cleveland mène 2-1 la série.
GAME 4 : CLEVELAND 7 – CHICAGO 2
Cleveland met le paquet. Kluber revient sur le monticule et lance toujours trés bien. Lackey pour les Cubs se fait frapper et Cleveland prend l’ascendant. Jason Kipnis frappe un HR à 3 points qui tue le match en 7e. Les Cubs semblent sonnés voire nerveux. Cleveland mène la série 3-1 et se présente à 1 match de la victoire finale.
GAME 5 : CHICAGO 3 – CLEVELAND 2
Les Cubs repartent jouer à Cleveland pour un match couperet. Jon Lester va sortir un match incroyable aidé par le bâton de Rizzo et de Bryant en 4e. Chapman en relève longue arrive à maintenir les Indians dans une atmosphère tout à fait incroyable et conserve l’avance d’un point contre les eilleurs frappeurs de Cleveland. Sans conteste, l’un des meilleurs matchs de la série.
GAME 6 : CHICAGO 9- CLEVELAND 3
Arrietta remporte son duel contre Tomlin sur le monticule. La première manche voit des Cubs marquer pas mal de points : un HR de Bryant, et sur une défense trés moyenne de Cleveland, un 2e point est scoré par Chicago. Addisson Russel frappe un grand slam HR en 3e manche qui enterre les Indians. Les indians scorent contre Chapman 1 point mais ce ne suffira pas. 9-3 au final avec un HR de Rizzo. La série est à égalité ! incroyable on part en 7e match
GAME 7 : CHICAGO 8 – CLEVELAND 7
C’est peut être l’un des plus grands matchs des World Series. Kluber revient sur le monticule pour starter le dernier match coté Indians. C’est la première fois depuis Bob Gibson que le même lanceur débute les matchs 1, 4, 7. Mais Kluber semble fatigué cette fois ci et ses balles ne sont plus les mêmes. HR par le leadoff Dexter Fowler des Cubs dans une ambiance totalement apocalyptique. 1-0 pour les Cubs. Hendricks lance utile et les Indians ne parviennent pas à scorer. Un pickoff de Hendricks élimine Ramirez en 1e base et fait mal au moral de Cleveland.
Mais Carlos Santana claque un Hit en 3e manche en retour et fait marquer Coco Crisp enfin sur le terrain en tant que starter. 1-1. En 4e, sur un sac fly assez court, Bryant fait un slide parfait entre les jambes du catcher de Cleveland et score un point trés important. En 5e, les Cubs prennent le dessus sur Kluber. Baez claque un énorme HR sur Kluber qui provoque sa sortie. Chicago mène 5-1 ! Lester vient en relève pour Chicago et ca part en couille ! Cleveland score deux points avec deux coureurs qui rentrent sur un wild pitch de Lester ! 5-3. En 6e manche, David Ross le catcher qui joue là son dernier match MLB frappe un HR en solo. Cela fait 6-3 pour Chicago. Mais en 8e, Brandon Guyer frappe un RBI puis Rajaj Davis frappe un HR à deux points sur Chapman.
C’est l’égalité 6-6. En 9e manche, Chapman maintient l’égalité et on part en extra inning.
En 10e manche, Zobrist frappe un double puis score sur la frappe de Montero. Les Cubs ont deux points d’avance. Mais Cleveland parvient à scorer sur un hit de Rajaj Davis ! Chapman étant cuit, Carl Edwards Jr un lanceur de 25 ans monte sur le monticule et parvient à obtenir le dernier out. Les Cubs gagnent les World series. Ben Zobrist est élu MVP sans trop de surprise au vu de ses performances au bâton.
Les Cubs viennent de vaincre une "malédiction "de 108 années.