Radatz le « Monstre » !
Retour dans Honus sur les grands assassins du baseball, les Closers.
Des lanceurs qui sont adeptes de la balle rapide et… surtout de la balle rapide.
Après Goose Gossage, enfin entré en 2008 au Hall of Fame, qui pourrait être le premier article de la série, revenons sur un autre grand releveur, Dick Radatz, surnommé « le monstre », pitcher des Red Sox des années 60. Dans les années 1960, les lanceurs de relève ne font pas encore partie intégrante du jeu de baseball. Et souvent les releveurs ne sont pas des lanceurs assez bons pour être starter ou manquant d’endurance. Dick Radatz va faire du releveur une spécialité et lui donner ses lettres de noblesse. C’est le gars à qui on peut faire confiance dés que le lanceur partant n’y arrive plus, qu’importe que ce soit en 4e ou en 8e manche.
Radatz aurait souhaité être un lanceur partant, mais ses débuts en minor league vont en décider autrement. Il joue pour les Seattle Rainiers dans la pacific Coast league (équipe qui relève de l’organisation des Red Sox de Boston). Lors de sa première semaine en minor league, il monte 4 fois sur le monticule pour obtenir le save 4 fois ! Johnny Pesky le coach de Seattle en fait directement son releveur. C’est une décision un peu innovante à l’époque. N’oublions pas que le terme de closer n’existe pas à l’époque, on parle seulement de releveur, qui entre en 5e manche généralement pour finir le match.
Radatz a un des physiques les plus imposants: d’une taille de plus de 2 mètres, (6’5) et un poids avoisinant les 150 kg, Radatz était une force de la nature.
Une anecdote décrit les début du monstre : une nuit d’octobre 1963, neuvième manche d’un match entre les Red Sox et les Yankees et Earl Wilson est sur le monticule pour les Red Sox. L’équipe de Boston est loin d’être éclatante dans les années 60. Johnny Pesky est depuis devenu le manager des Red Sox. Radatz s’échauffe au cas où depuis la 7e manche. Wilson lance un très bon match et les Red Sox mènent d’un point.
Hélas, Wilson n’y arrive plus et remplit les bases. Aucun mort bien entendu, et le coach décide d’appeler un time pour voir son lanceur. Wilson veut finir le match, mais le souci est que les prochains frappeurs sont Mickey Mantle, Roger Maris, et Ealston Howard. Pesky annonce à son lanceur « the big guy is ready in the pen », et lui prend la balle. Radatz arrive sur le monticule et annonce à Wilson, un peu inquiet : « Va mettre ton petit cul sur le banc, bois une bière fraiche, j’arrive dans 10 minutes. »
Radatz lance et va strike outer (du verbe strikeouter !) à la suite Mickey Mantle, Roger Maris, et le catcheur Ealston Howard en 10 lancers. 10 minutes plus tard, Radatz était bien en train de boire une bière avec Earl Wilson. C’est Mantle qui expliquera aux journalistes qu’il ne connaissait pas le lanceur : "Tout allait bien puis ce monstre est arrivé ". Son surnom était tout trouvé.
En 1962, il est élu Rookie of the year en ligue américaine.
Bref Radatz est un phénomène et de 1962 à 1964, il est le plus terrifiant releveur du baseball. Alors que les Red Sox sont une équipe trés moyenne, il est impliqué sur les 118 victoires des 224 sur ces 3 saisons ! Il gagne également 49 matchs sur ses 3 saisons avec les Red Sox.
Bill Monbouquette, l’un de ses partenaires à Boston dit de lui : " C’était le meilleur ! Comment je peux le dire ? Il faut le comparer aux autres et il faisait ce que les autres ne pouvaient pas faire. Il lançait 3 manches un jour, des fois 4 le lendemain, une le surlendemain, et 3 de plus…. Les releveurs lancent aujourd’hui qu’une manche maximum. Soyons sérieux, Dick n’a jamais lancé qu’une manche. “ Lors d’un match double, il lança ainsi 15 manches dans la journée, 6 dans la première, plus 9 dans le second match qui finit en extra inning !
Bill Lee en est fan « Radatz était gigantesque, le meilleur et le modèle pour tous les le lanceurs de relève à venir quelques années plus tard »
Le plus drôle est que radatz n’a qu’un lancer : la balle rapide.
Mais comme un journaliste Jim Murray l’a commenté : "Dick Radatz brings one weapon – a fastball. It’s like saying all a country brings to a war is an atom bomb". soit «Radatz et sa balle rapide, c’est comme un pays qui part en guerre avec une seule arme : la bombe atomique » !
Sa rapide est dévastatrice et frôle les 96 mph.
Radatz sera encore meilleur en 1963. il remporte une fiche de 15-6 record, a un ERA de 1.97 ERA, et remporte 25 saves. Un prototype de lanceur à tout faire. Le manager des Yankees Ralph Houk le considère comme le meilleur lanceur de relève qu’il ait jamais vu et le choisit dans son équipe du all star game de 1963.
Il y sera monstrueux : Radatz monte en 8e manche et va alors strike outer les stars de la national league : Willie Mays (Giants), Dick Groat (Cardinals), Duke Snider (Dodgers), Willie Mc Covey (Giants), Julian Javier (Cardinals), soit 5 k sur 6 frappeurs affrontés.
En 1964, il mène l’american league avec 29 saves (ce qui montre bien que le closer est loin d’être encore une spécialité). Il vivra cependant sa grosse déception lors du All star game de 1964 où il perd le match dans un duel contre Johnny Callison (Phillies) qui frappe un HR à 2 outs.
En 1965, il est toujours tout en haut, et remporte encore le titre de meilleur releveur.
En 1966, Radatz va cependant perdre le mouvement sur son lancer rapide, et va connaître de sérieuses difficultés. En chute libre, le monstre n’arrive plus à closer les matchs et sera finalement tradé vers Cleveland. Il est un peu une météorite, un "flash in the pan" dans la MLB.
On le retrouve au sein des Cubs, puis des Tigers de Detroit en 1969 et il lancera également pour la nouvelle franchise des Expos de Montreal. Il finit sa carrière avec une fiche victoires / défaites de 49-34 plus 122 saves (dont 104 avec les Red Sox ), et n’aura jamais débuté le moindre match en 381 apparitions en MLB.
Il restera un "monstre" et une statistique est étonnante : Mickey Mantle l’affrontera 63 fois en carrière. Il prendra un strike out 47 fois contre lui…
Plus d’infos, lahuppe ? Je rapporte les commentaires laissés par l’un de nos lecteurs quebecois sur notre page facebook trés intéressants :
« Radatz est décédé il y a trois ans. J’ai vu sa dernière présence au monticule quelques mois auparavant alors qu’il dirigeait le Spirit de North Shore de la ligue Can Am. Il était allé changer son lanceur lors d’une pénible visite au monticule. Il avait du mal à marcher, ses genoux étaient croches. J’ai tout de même gardé un bon souvenir de ce « monstre » sacré.
Oui merci, merci enfin c’est vite dit tout ça ! Non mais dites moi très cher FVS, pourriez-vous en dire plus sur le petit Radatz ? Portait-il slip ou caleçon; écoutait-il de la musique rock, la musique des jeunes ? Quel était son régime alimentaire, car voyez-vous moi aussi j’ai un lancer : la droite, mais elle manque de tonus et de vitesse semble-t-il…
Je me disais que vous qui buvez le verre des autres (enfin je dis ça je dis rien) et que certains d’entre nous surnomme déjà Funky Rocky auriez peut-être la clef du mystère de la fast à 96 miles/hour. Si oui dites nous, je suis certain que vous auriez des Fans !
La formule Radatz/ FVS !!
Merci pour cet article et bien à vous dans vos dossiers oranges.
Merci pour l’article
bel article franco !
Au fait, c’était quoi le vrai nom de famille de Bill Monbouquette ? 😉
Sinon, tout cela est impressionnant et surtout son physique… élevé à l’ancienne et pourtant beau gaillard ! Il aurait peut être fait un gros cogneur…
Mazette ! Quel lanceur !