Le Don a passé l’arme à gauche

Don Zimmer vient de disparaître….à prés de 83 ans, c’était un vrai monument du baseball qui aura joué et surtout coaché durant 66 ans toutes les équipes ( ou presque) de la MLB (Padres, Texas, Cubs, Red Sox, Yankees…). Quand je l’ai connu, c’était en 1989 quand il était à la tête des Chicago Cubs, ceux de Mark Grace, Ryne Sandberg, Andre Dawson. Les Cubs avaient été champion de leur division et je ne savais pas que c’était aussi rare avec les Cubs….Avec sa gueule, Don Zimmer était une véritable caricature d’un coach de baseball. Gueulant sur ses troupes, mais le premier à les défendre devant les médias, Don Zimmer était un gars à l’ancienne, définitivement Old School. C’est peut ceci qui le caractérise le mieux, le Old School.

Parce que l’ensemble des joueurs et coachs qui l’ont connu qui tente de lui rendre hommage semble un peu mal à l’aise : tous vouent une certaine admiration à son longévité, son expérience de coach et son talent à raconter des histoires mais peu semblent se souvenir de ses qualités humaines. Don Zimmer laisse soi-disant un héritage fondamental au baseball. Mais lequel ? Finalement, il ne présente pas une fiche fabuleuse au niveau de son coaching et il n’a pas l’aura d’un Earl Weaver ou même celle d’un Jim Leyland. Don Zimmer était un gars loyal et un homme courageux, et ceci fait l’unanimité. Don Zimmer était surtout un soldat, fait d’un ancien bois.

Ce n’est pas Bill Lee, le lanceur fantasque des Red Sox qui devrait en tout cas le regretter. Lors de la saison 1978, Bill Lee s’était pris la tête comme il faut avec le coach des Red Sox, qu’il surnommait le "Gerbil", (soit le Hamster) pour son physique. Pour Bill Lee, Zimmer ne comprenait rien au baseball. Zimmer était un gardien du baseball mais d’un baseball à l’ancienne. Plutôt trés conservateur, Zimmer ne pouvait comprendre l’anarchisme d’un Bill Lee.  Le seul héritage d’un Zimmer est peut être sa foi dans le baseball, inaltérable et inébranlable.

J’ai appris avec sa disparition qu’il avait joué aux Brooklyn Dodgers de l’édition 1955, la seule équipe des Brooklyn Dodgers qui ait gagné les World Series. Il joua donc avec Pee Wee Reese et Jackie Robinson. On le surnommait "Popeye" en raison de son physique hors normes. Il jouait seconde base et aimait le baseball….

1955…. c’est loin tout ça. J’avais même du mal à imaginer que ce gars avait été joueur avant de coacher. 
En tout cas, Zimmer aimait coacher ses joueurs à l’envers des préceptes classiques du baseball. Il abusait des Hits and runs qu’il commandait même à bases pleines, ce qui avait le don d’énerver de nombreux fans, et pouvait commander des IBB même à bases vides…il n’avait en tout cas jamais peur des embrouilles et des affrontements !

Au-delà des hommages un peu polis, Il restera peut être une scène, celle où Don Zimmer s’était finalement mis à nu devant les écrans télé. Un soir de playoffs en 2003 entre les Red Sox et les Yankees, il avait un peu disjoncté. Les lanceurs de Boston commençaient à allumer les batteurs, et l’ambiance était à la guerre. Zimmer était coach de 3e base pour les Yankees et à l’âge de 72 ans, il s’était crû encore en capacité d’aller à la castagne. Il avait foncé sur Pedro Martinez, le lanceur de Boston qui d’une pichenette l’avait fait rouler dans le gazon. Zimmer s’était étalé comme une merde. Les spots Télé avaient passé en boucle la scène. Honteux et conscient du pathétique de la scène, Don Zimmer s’était excusé devant les micros après le match. Pas des fausses excuses façon McGwire lorsqu’il a été pris par la patrouille en plein dopage, non des véritables excuses, celles d’un vieux crocodile. "J’aurai pas du y aller, je m’excuse…. " 
Zimmer s’était rendu compte qu’il était devenu un vieux, qu’il n’était plus le Popeye de 1955. Il avait versé une larme qui montrait qu’il était blessé dans sa fierté et son âme de guerrier…
RIP le Don


 

 

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