Libérez le Hawk !
2010 semble l’année pour l’introduction au Hall of Fame du « Hawk », soit Andre Dawson. « Enfin » diront de nombreux fans des Cubs de Chicago et les fans tout court du baseball des années 80. En effet, Andre Dawson fut un très grand joueur et le Hall of Fame semble enfin pouvoir lui ouvrir les portes.
Le Hawk semble bénéficier d’une conjonction favorable : la nouvelle classe de prétendants de 2010, hormis peut être Roberto Alomar et Barry Larkin, ne semble pas prête à lui rafler la première place cette année, et les votants seront un peu coincés et devraient finalement voter pour lui.
Rappelons qu’un candidat doit recevoir 75 % des votes pour être élu. L’an dernier, Dawson a reçu 361 votes (soit 67%) au scrutin. Jim Rice et Ricky Henderson avaient alors été les deux seuls joueurs qui avaient été admis avec 511 votes (94,8 %) et 412 votes (76,4 %) respectivement. Logiquement et finalement mathématiquement, les votants, à moins de se désavouer, devront rapporter leurs votes sur le Hawk cette année.
Bref, c’est un vote peu enthousiaste qui devrait élire le champ droit de Chicago.
Revenons rapidement sur sa carrière.
Andre Dawson a débuté aux Expos de Montréal de Dick Williams en 1977 où il devient rapidement le champ centre régulier. A la fois frappeur puissant et coureur rapide, il est élu Rookie of the year cette première année.
Il est surnommé « the Hawk » du fait de sa stature au bâton et de sa très bonne vision du jeu. Il va faire les beaux jours de la franchise de Montréal et participera à l’âge d’or des Expos, la campagne 1980-1983, ou il jouera notamment avec Tim Raines, Gary Carter, Steve Rogers.
En 1981, il lutte avec Mike Schmidt pour le titre MVP et il finira second ! En 1983, rebelote, c’est Dale Murphy des Braves qui sera nommé MVP juste devant lui
Le problème de Montréal est son terrain synthétique qui va ruiner les genoux de Dawson. A tel point qu’il jouera les 75 % de sa carrière blessé … sans jamais se plaindre. C’est cette force de caractère qui impressionne au final le plus ses coéquipiers des Expos puis des Cubs.
Dawson veut jouer et qu’importe la douleur, il ne donnera jamais dans les stéroïdes et jouera souvent blessé.
Les blessures expliquent son départ de Montréal. Auteur d’une saison raté en 1984, Dawson comprend qu’il doit jouer sur du gazon naturel. Les Cubs s’intéressent à lui, et Dawson décide d’y aller pour la saison 1987.
Le problème est que le General Manager Dallas Green ne veut pas de lui. Pour lui, les Expos sont une franchise de piètre qualité et il ne veut pas faire de Dawson le champ droit du Wrigley Field. Sa préférence va à Brian Dayett (Qui ça ?) et explique aux médias que Dawson et tout son cirque peut aller voir ailleurs, il ne sera pas signé à Chicago. (Dallas Green, le GM c’est celui tout à droite sur la photo)
Mais Andre va forcer la main à Chicago. Dallas Green ne lui fait aucune proposition pour autant. L’agent de Dawson Dick Moss tente alors un "all in" pour sauver la carrière de Dawson et propose de signer un contrat en blanc, les Cubs décideront seuls des conditions.
Finalement, Green fait alors une proposition sans risques : il diminue son salaire par 2, ce qui donne une base de 500 000 $, avec d’éventuels bonus de 250 000 $ s’il parvient à être élu au All star Game, s’il est starter lors de ce All star Game, et s’il devient MVP de la National league. Il faut savoir que les Cubs en 1987 sont loins d’être favoris. Andre signe le 9 mars 1987 ce contrat du diable, surnommé « One Out ».
Dallas Green se bouffera finalement les couilles. Dawson remportera tout en 1987 : le titre MVP de la National League, il sera élu au All Star Game et débutera le match au poste de champ droit.
La surface de jeu et les dimensions plus réduites du Wrigley field l’aident à compiler ses meilleures statistiques en carrière. Dawson frappe 49 HR et produit 137 RBI, ce qui constitue un sommet pour la MLB cette saison, et surtout, il réussit tous ses exploits pour une équipe qui… finira dernière. Dawson est ainsi l’un des très rares joueurs à avoir été élu MVP dans une équipe finissant dernière du championnat (Cubs 1987 : 76-85).
Dawson jouera finalement 21 saison en MLB : après les Expos et les Cubs, il jouera encore pour les Red Sox puis les Florida Marlins, puis quittera le show après la saison 1996. il n’aura jamais gagné ou participé à des World Series.
De cette carrière, des chiffres parlent.
Ses 438 HR sont plus que ceux de Joe Di MAggio, Johnny Bench, Duke Snider et Al Kaline.
Ses 1591 RBI sont plus que ceux réalisés par Roger Hornsby ou Tris Speaker
Ses 2774 Hits sont plus que Lou Gehrig et Ted Williams.
Pourtant le Hall of Fame ne le reconnaît pas comme l’un des siens.
La faute soi disant au fait que ses meilleurs statistiques seraient dues au Wrigley Field, terrain favorable aux batteurs. Raisonnement délirant qui devrait interdire tout joueur des Cubs d’être au Hall Of Fame ! Or Ernie Banks, Ryne Sandberg sont au Hall of Fame, non ?
Il lui est reproché également une moyenne en carrière trés modeste de .277. Il est vrai que seuls Reggie Jackson et Ralph Kinner sont des outfielders au Hall of Fame avec une moyenne de cette catégorie.
Mais pour les joueurs de l’époque, il est incompréhensible qu’il ne soit pas encore au Hall Of Fame. Dawson semble aujourd’hui encore un joueur sous estimé. Comme Jim Rice, les journalistes semblent oublier son impact sur le jeu et surtout à quoi ressemblait le baseball dans les années 80. Un frappeur qui cognait 20 HR par saison était un power. Avant l’arrivée des stéroïdes et la génération des Mark Mc Gwire, Jose Canseco, Rafael Palmeiro, Sammy Sosa, les meilleurs frappeurs dépassaient « seulement » les 30 HR sur une saison de 162 matchs.
Rien que sur ce point, Dawson est un modèle de longévité et de régularité. Il a frappé plus de 20 HR pendant 13 saisons. Mais en plus, Dawson savait tout faire : produire des points, (4 saisons à plus de 100 points produits), frappeur de bonne moyenne, (5 fois à plus de .300), défenseur à 8 gold gloves, et en plus il volait des bases. Andre Dawson fait partie du club select des 300 HR / 300 SB avec Barry "Stéroïdes" Bonds, Willie Mays, Bobby Bonds, Reggie Sanders, Steve Finley) et l’un des membres du club encore plus select des 400 HR / 300 SB (avec Willie Mays et Barry "Stéroïdes" Bonds) !
Dawson était un frappeur très redouté et l’un des meilleurs joueurs de l’époque, toutes catégories confondues.
Rappelons les avis des autres Hall Of Famers
Ryne Sandberg – en 2005 lors de son entrée au Hall of Fame – rappelait qu’ « Aucun autre joueur dans l’histoire du baseball n’avait travaillé plus dur, souffert plus que Andre Dawson. Il est le meilleur que j’ai vu. Quand je vois ce qu’il a fait en 1987 dans une équipe qui a fini dernière, c’est le truc le plus incroyable que j’ai jamais vu ; et il l’a fait à l’ancienne, (sans stéroïdes ndlr), et j’espère qu’il sera un jour élu pour tout ce qu’il a fait. »
Tony Gwynn dit de son côté qu’il « était le gars le plus fort de la national league, un prétendant MVP chaque saison. De mémoire, je ne vois pas meilleur champ droit. Excellent défenseur, super bras et de trés bons instincts. Il pouvait frapper pour la puissance, pour la moyenne, il peut voler une base. Il était l’un des meilleurs, il était « The Man » sur le terrain quand je jouais ».
Enfin, Nolan Ryan avait la fâcheuse habitude d’aller se positionner vers la 3e base, pour rappeler à un joueur qui lui avait frappé un HR qu’il ne lui lâcherait plus rien. Intimidation Texanne Old school. Mais lorsque Dawson frappait un HR, le lanceur restait attendre Dawson au niveau du marbre, attendant sagement le retour de la balle en guise de respect.
Dawson sollicite le Respect de ses adversaires. Lors d’un match le 22 mai 1990 au Wrigley Field, les Reds de Cincinatti n’hésitèrent pas à lui accorder 5 fois un BBI. Record historique. Les Reds perdirent le match 2 à 1 malgré tout.
Pour sa longévité, sa fierté et son courage, The Hawk doit donc mériter le Hall Of Fame sans la moindre hésitation !
trés bonne nouvelle, l’an prochain Bert Byeleven et Jack Morris ?
En tout cas la mobilisation de FSV aura payé ! Andre est au Hall Of Fame désormais. Bravo a The Hawk ! Un ancien des Expos !
en tout cas, le contrat de Dawson m’a fait penser au manga !
contrat « one out ». Ca a inspiré le manga du même nom a votre avis?