La sale histoire des Zulu Cannibal Giants
L‘histoire du baseball est constellée de surprenantes aventures sportives et humaines, de récits de légende, de moments de gloire et de défaites mythiques. Parmi ces histoires incroyables, celles des équipes itinérantes ont offert parmi les plus belles pages de l’histoire du baseball, mais aussi, paradoxalement, certaines de ses plus sombres, de ses plus honteuses. Nous vous en avons conté quelques unes avec notamment House of David ou les Nebraska Indians.
Aujourd’hui, nous allons vous conter la page la plus honteuse du baseball itinérant et du baseball afro-américain. Une tâche dans l’histoire des Negro Leagues. Une histoire incroyable certes. Mais une histoire moche également. Un récit où le baseball a servi à entretenir une image dégradante de la communauté noire américaine et, au-delà, de tous les noirs de la planète. C’est la folle histoire des Zulu Cannibal Giants.
Moment de gêne
À la fin du 19ème siècle, les joueurs noirs font une rapide apparition dans le baseball organisé, soit le baseball qui deviendra la MLB, créé et dominé par les blancs. Mais cette incursion dans le baseball organisé va tourner court. Dans la droite ligne des lois ségrégationnistes Jim Crow qui débutent dans les États du Sud des États-Unis en 1876, et qui s’étendront jusqu’aux années 1960, la Color Line est instaurée, interdisant désormais aux non-blancs de participer au baseball organisé, c’est à dire de participer aux Big Leagues (ou Ligues Majeures) et aux Ligues Mineures affiliées. Un premier bannissement des joueurs noirs est acté dans les Ligues Mineures en 1871, puis juillet 1887 en Ligues Majeures, sous l’influence du célèbre joueur des White Stockings de Chicago Cap Anson. À ce moment, il devient interdit d’engager de nouveaux joueurs noirs en MLB. Les deux joueurs afro-américains alors sous contrat, Frank Grant et Moses Fleetwood Walker, resteront dans les Big Leagues jusqu’à la fin de la saison 1888.
Déjà en 1867, le premier club afro-américain, les Pythians de Philadelphie, se voit refuser l’accès à la National Association of Base Ball Players, ancêtre de la MLB ainsi quà la Pennsylvania Base Ball Association. La première interdit d’ailleurs toute équipe avec un ou plusieurs joueurs de couleur, de peur d’une division au sein de la ligue avec certains joueurs ou clubs.
Seuls les amérindiens pourront, avec parcimonie, traverser cette Color Line pour jouer en MLB comme Chief Bender ou Louis Sockalexis. Après tout, on leur avait volé leur pays, on pouvait bien leur concéder quelques maigres avantages. Les joueurs hispaniques ou hawaïens, assez clair de peau pour les dirigeants du baseball organisé, auront aussi leurs chances durant cette période de ségrégation qui durera jusqu’à l’arrivée de Jackie Robinson en MLB lors de la saison 1947.
Les noirs, eux, n’auront aucun passe-droit. Certains essaieront bien de ruser comme le célèbre manager des New York Giants John McGraw avec l’incident Chief Tokohama où McGraw tente, sans succès, de faire passer un joueur noir pour un amérindien (à lire sur Honus ici). Les carrières prometteuses des joueurs noirs s’arrêtent net. Prometteuses car les joueurs afro-américains sont d’excellents joueurs, qui rivalisent avec les joueurs du baseball organisé. Et ils tentent, après la Color Line, de s’organiser. Des essais de ligues professionnelles échouent les unes après les autres. Pour gagner sa vie en jouant au baseball, le joueur afro-américain doit alors tenter sa chance dans des équipes itinérantes. Dès les années 1880 et 1890, apparaissent les premières équipes itinérantes professionnelles de joueurs afro-américains. Bien entendu, les joueurs noirs ne sont pas pris au sérieux par le public blanc bien que leurs talents pour le jeu sont évidents. Après tout, tout bon joueur qu’il soit, un noir reste un noir pour la population blanche du pays.
Les équipes vont alors chercher à se démarquer du baseball blanc sérieux et vont choisir la voie du clownesque. En cela, ils sont les héritiers des « minstrel shows » qui sont apparus à la fin des années 1820 aux États-Unis. Les « minstrel shows » sont des spectacles mêlant chants, danses, musiques et intermèdes comiques. Ils sont interprétés par des acteurs blancs qui, maquillés, jouent le rôle de noirs, particulièrement d’esclaves noirs présentés comme stupides, ignares, superstitieux mais néanmoins joyeux, doués pour le chant, la danse, la musique et heureux de leurs conditions d’esclaves. Le plus connu de ces personnages « minstrel » est Jim Crow, un noir créé et joué en 1828 par un émigrant anglais, Thomas D. Rice, et qui donnera son nom aux scélérates lois ségrégationnistes.
Le contraire de Michael Jackson
Les afro-américains eux-mêmes, dès les années 1840, créeront des troupes de « minstrel shows ». Il existe une vraie fascination pour les noirs et, d’une manière générale, pour tous les peuples considérés comme primitifs. Bien que l’esclavage soit présent dans le pays depuis plus de deux siècles, les blancs ne connaissent rien au monde des afro-américains. Tout comme ils sont ignorants de la culture amérindienne bien qu’ils leur fassent la guerre depuis l’arrivée des premiers colons. En Europe aussi, cette fascination s’exerce et elle est accentuée par les travaux de Darwin et la publication de son livre « de l’origine des espèces » en 1859. Comme la Bible avant lui, le Darwinisme sert le discours raciste de nombreuses personnes, légitimant la supériorité des blancs et donc l’esclavage et les loirs ségrégationnistes. Cela va aussi légitimer l’apparition des spectacles de foire humiliants et les zoos humains où sont exposés noirs, amérindiens et autres aborigènes à travers le monde. C’est l’époque des monstres de foire, du cirque Barnum et des Wild West Show.
De nombreuses équipes itinérantes vont donc surfer, à la fin du 19ème siècle, sur cette vague de curiosité raciste pour former des équipes à succès. Les Nebraska Indians en 1897 avec leurs uniformes amérindiens et leurs peintures de guerre, House of David en 1903 avec leurs longues barbes ou les Cuban Giants, fondés à New York en 1885. Ces derniers représentent la première équipe professionnelle afro-américaine et vont connaître un grand succès, permettant au baseball afro-américain d’éclore véritablement.
De nombreuses équipes afro-américaines ajoutent donc des petites animations, des clowneries, inventent des jeux comme la fameuse shadow ball où l’équipe joue au baseball sans la balle, mimant les actions du match. Des défilés sont organisés en ville pour annoncer l’arrivée de l’équipe. Une ambiance bien retranscrite dans le film Bingo Long Travellin’ All-Stars and Motor Kings.
En fait, le baseball afro-américain sera d’emblée partagé entre ce baseball farfelu et un besoin de reconnaissance. Ce besoin de reconnaissance passe par des Ligues Majeures des Negro Leagues et un modèle calqué sur celui de la MLB et son baseball organisé. Les clowns n’ont plus leur place dans ce baseball afro-américain sérieux. Les Ligues Majeures des Negro Leagues débutent en 1920 et les équipes se constituent dans les grandes villes. Les équipes itinérantes sont reléguées dans les moyennes et petites villes du pays. Elles se nomment Tennessee Rats, Kokomo Circus Giants, Florida Colored Hoboes, Colored House of David.
Disons-le tout de suite. La frontière entre ces deux univers des Negro Leagues est très floue et les joueurs, même les plus grands comme Satchel Paige, font allègrement des allers et retours afin d’engraisser leurs portefeuilles (ce que montre la belle bande-dessinée de James Sturm, Black Star, sur la carrière de Satchel Paige). Mais une équipe va susciter un rejet plus grand du monde des Negro Leagues, les Zulu Cannibal Giants.
Les Zulu Cannibal Giants sont créés à Louisville (Kentucky) en 1934 par Charlie Henry. Ce dernier est un ancien joueur. Il a évolué dans des Negro Leagues indépendantes ainsi qu’en Ligues Majeures des Negro Leagues. S’inspirant de la guerre en Éthiopie, il crée une équipe tribale, se composant de joueurs issus des nations africaines. En fait, la guerre entre l’Italie de Mussolini et l’empire Ethiopie d’Haïlé Sélassié 1er n’a pas encore commencé puisqu’elle débutera officiellement en 1935 mais de premières escarmouches font monter la pression depuis le début des années 30. Or, dans l’imaginaire occidental, le soldat africain est un guerrier zoulou, torse nu, en pagne avec lance et bouclier, ce qui n’est pas le cas des soldats d’Haïlé Sélassié 1er. Il pousse donc le clownesque à ses limites les plus sombres. Les joueurs ont pour uniformes des jupes de paille, des coiffures et des peintures tribales. Ils jouent torses et pieds nus. Leurs battes sont modifiées pour en faire des armes de guerre supposées être en vigueur en Éthiopie.
Un joueur des Zulu Cannibal Giants. Photo Université de Louisville.
Les joueurs évoluent également avec des surnoms censés acter leurs origines tribales. Dans une édition du journal de la ville de Meridan (Connecticut) datant de 1935, on peut lire le lineup suivant : « Wahoo, champ droit. Limpopo, première base. Rufigi, champ centre. Tanna, champ gauche. Taklooie, 3ème base. Bissagos, arrêt court. Kangkol, 2ème base. Nyass, receveur. Kalahare, Pembra, Moke, Impo et Tankafu, lanceurs ». Charlie Henry lance parfois pour l’équipe sous le nom de King Shabambi.
Bien entendu, l’équipe ne s’arrête pas là. Pour jouer le coup à fond, elle agrémente ses matchs de jeux de type shadowball et de comédies burlesques avec lances et boucliers. Les jeunes femmes afro-américaines de la ville peuvent également participer à un concours de beauté et devenir Miss Sépia. Comme on en fait jamais assez, Charlie Henry n’hésite pas à faire participer des intervenants prestigieux. Ainsi Jesse Owens, la grande légende du sprint américain, celui qui défia avec succès la suprématie nazie au nez et à la moustache d’Hitler aux Jeux Olympiques de Berlin en 1936, se compromet-il avec cette équipe, les suivant occasionnellement et participant aux spectacles entre les matchs.
Ainsi, lors d’une rencontre, il doit effectuer trois courses : l’une contre un cheval, une autre contre une moto et une dernière contre les joueurs. Les deux premières sont de vrais défis. Défis qu’il remporte avec beaucoup de chance. Dans la première course, le cheval devient nerveux quand le pistolet donne le départ, permettant à Owens de prendre suffisamment d’avance pour l’emporter. Contre la moto, la chance lui sourit à nouveau. Le jardinier du stade ayant accidentellement mouillé le terrain avant la course, la moto dérape permettant une nouvelle victoire du sprinter olympique.
Jesse Owens et les clowns du baseball se produisent aussi en MLB
Charlie Henry fait également appel à Richard « King Tut » King. « King Tut » est le surnom de Toutânkhamon, Tutankhamun en anglais, qui fait rêver le monde entier depuis sa découverte dans un tombeau rempli d’un immense trésor en 1922 par l’archéologue britannique Howard Carter. Découverte qui s’accompagne d’une légende de malédiction. So baseball !
Même s’il participe à quelques matchs, « King Tut », qui joua en amateur et en semi-pro, est avant tout un clown du baseball. L’un des plus célèbres du baseball afro-américain. On le surnomme d’ailleurs « le prince clown des Negro Leagues ». Cependant, engagé en 1934, il quitte l’équipe en 1935 alors que la Zulu Tribe, surnom de l’équipe, jouent contre une autre équipe afro-américaine, les Miami Ethiopian Clowns, qui deviendront les célèbres Indianapolis Clowns. Connaissant des problèmes de paiement avec Charlie Henry, King Tut quitte l’équipe et rejoint les Ethiopian Clowns, avec lesquels il restera 22 ans.
L’emploi de clowns dans ce type d’équipes itinérantes était courant. Même dans le baseball des blancs, y compris au sein du baseball organisé, ce type de performances existait autour des matchs. Les meilleurs étaient d’ailleurs appelés les « Princes Clown du Baseball ». L’un d’eux ne nous est pas inconnu en France puisqu’il joue son propre rôle dans le film Bull Durham (Duo à trois en VF, avec Kevin Costner, Susan Sarandon et Tim Robbins). Il s’agit de Max Patkin. On l’appelait le 3ème Prince Clown du Baseball.
King Tut et son matériel adapté à la pratique du baseball
King Tut quitte donc l’équipe. Il faut dire que Charlie Henry a du mal à donner son argent. La vie est dure et toute économie est bonne. Ainsi, les Zulu Cannibal Giants se déplacent en tournée avec seulement cinq ou six joueurs et deux voitures, l’une pour les joueurs, l’autre pour le matériel. Henry recrute donc les joueurs manquants au sein de la communauté noire de la ville où se produit l’équipe. Après le match, il invite les joueurs locaux à un repas, indiquant qu’ils seront payés après. Puis, à un moment, Henry indique aux joueurs locaux qu’il faut que l’équipe aille faire le plein des véhicules avant de les payer. Dès que ce sera fait, ils reviendront au restaurant les payer. Vous imaginez bien que les joueurs ne reverront jamais Henry, son équipe et leur argent.
Une manière d’économiser en tournée. Des tournées qui les amènent jusqu’en Floride ou jusqu’au Canada. Le reste du temps, l’équipe joue au Parkway Field dans la River City, surnom de Louisville. Une équipe composée tout de même d’excellents joueurs de baseball, malgré la glauque fantaisie dont elle fait preuve. Elle attire même des stars. Ainsi, Goose Tatum, l’un des meilleurs joueurs qu’a connu l’équipe et futur membre légendaire des Harlem Globetrotters. Mais la plus grande star de l’équipe fut sans doute John « Buck » O’Neil.
Buck O’Neil passa dix-sept saisons dans les Negro Leagues dont seize avec les Kansas City Monarchs. Il marqua surtout l’histoire de la MLB en devenant, pour les Chicago Cubs,le premier recruteur (1955) puis le premier manager (1962) afro-américain d’une équipe des Ligues Majeures. Il fut aussi l’un des artisans à la fondation du musée des Negro Leagues à Kansas City.
Buck O’Neil ayant retrouvé sa dignité
Cette légende des Negro Leagues accepta de jouer 1ère base pour la Zulu Tribe sous le nom de Limpopo. Devant joué initialement la saison 1937 avec les Memphis Red Sox, il accepta le meilleur contrat que lui proposait Charlie Henry, pas toujours pingre donc. Il joua tout de même la saison 1937 avec Memphis. On peut penser que le rôle de Limpopo ne fut pas simple à tenir. Dans son autobiographie, il en parla comme d’une « expérience avilissante ».
Le fait de jouer sous ces surnoms ridicules aida de nombreux joueurs à participer à l’équipe ou à faire oublier leur participation. La confidentialité était plus simple à obtenir. Mais cela n’exonère pas l’équipe des reproches de la communauté noire.
De nombreux joueurs, propriétaires ou journalistes de la communauté afro-américaine réprouvent l’utilisation de clichés racistes par les Zulu Cannibal Giants, aidant à propager et renforcer le racisme dans le pays, alors même que les Negro Leagues tentent de pérenniser, tant bien que mal, leur organisation. Certains le font savoir par voie de presse. Le désaccord est tel que jamais l’équipe de Charlie Henry ne sera admise officiellement dans les Negro Leagues.
En revanche, les Zulu Cannibal Giants connaissent un grand succès auprès du public blanc, qui peut vivre le frisson de l’aventure africaine pour quelques dollars. À cette époque, les films de Tarzan font partie des grands succès populaires d’Hollywood avec notamment la star Johnny Weissmüller, quintuple champion olympique de natation. Cela permet aussi aux spectateurs blancs de conforter leurs préjugés racistes et donc leur position de dominance au sein de la société américaine.
Bien entendu, les talents des afro-américains pour le sport roi de l’Amérique ne souffrent d’aucune contestation possible. Mais une nouvelle fois, ce sont juste des noirs. Pas de quoi leur attirer le respect des foules. Pas même de la communauté afro-américaine qui ne se déplace guère à leurs matchs, contrairement aux Homestead Grays et autres Kansas City Monarchs qui attirent les foules de la communauté, portant au statut de héros Satchel Paige, Josh Gibson, Cool Papa Bell et consorts.
Une équipe venant de Zululand… mais bien sûr !
En 1937, Charlie Henry vend l’équipe. Plusieurs hypothèses existent quant à l’acquéreur. Les noms de Charles B. Franklin, Abe Saperstein et Syd Pollock sont avancés mais ils semblent que les deux premiers étaient plutôt des promoteurs qui aidaient l’équipe à trouver des matchs et qui ont souhaité continuer après la vente de l’équipe. Il semble que le vrai acquéreur soit Syd Pollock. Ce dernier possède déjà les Miami Ethiopian Clowns, futurs Indianapolis Clowns, que les Zulu Cannibal Giants avaient rencontré lors de tournées hivernales en Floride.
D’ailleurs, Charles B. Franklin, qui avait hébergé Jesse Owens chez lui lors des tournées de la Zulu Tribe, Abe Saperstein et Syd Pollock se connaissent, travaillent ensemble. Abe Saperstein possède lui aussi son équipe itinérante afro-américaine après avoir racheté en 1927 une équipe de basketball qu’il rebaptisera plus tard les Harlem Globetrotters, équipe mythique fonctionnant sur le même système que les équipes clownesques de baseball, en alliant comédie et habilités techniques.
Abe Saperstein et Syd Pollock sont emblématiques d’une communauté juive qui investit dans le sport-spectacle afro-américain et dans les équipes itinérantes comme House of David. Il faut dire que les juifs ne sont pas forcément très appréciés dans le baseball organisé, voir la société. Même la superstar Hank Greenberg doit faire face aux insultes antisémites. House of David doit faire face également au racisme lors de ses tournées (lire l’excellente bande-dessinée Le swing du Golem de James Sturm sur le sujet). Certes, ils ne subissent pas la Color Line ni les lois Jim Crow mais ils sont aussi des citoyens de seconde zone dans cette Amérique des années 30.
Au final, avec leur rachat, l’histoire des Zulu Cannibal Giants semble se terminer. Pourtant un match de 1942 mentionne leur nom dans une rencontre les opposant aux Cincinnati Ethiopian Clowns (encore un autre nom pour les futurs Indianapolis Clowns), plus aucune nouvelle. Autre indice, les Ethiopian Clowns rencontrent les Original Borneo Cannibal Giants en 1938. On peut penser que Pollock dissout l’équipe et se ressert du concept de temps à autre. Mais Pollock doit utiliser le concept avec parcimonie, surtout vers 1943 où ses Indianapolis Clowns intègrent le monde des Ligues Majeures des Negro Leagues, dont on connaît l’aversion pour le baseball version "minstrel show".
Cannibals de Borneo vs Clowns d’Ethiopie… tout va bien !
Les Zulu Cannibal Giants n’ont pas eu d’influence sur le développement des Negro Leagues. C’est une petite page de leur histoire, une page honteuse. Mais une histoire éclairante sur la ségrégation et sur les préjugés racistes qui traversaient l’Amérique des films d’Hollywood aux terrains de baseball en passant par le théâtre, la littérature ou la politique. Une triste fable sur comment certains afro-américains, comme avec les « minstrel shows », pouvaient aller dans ce sens pour tenter de survivre, de se mettre en scène en s’humiliant pour gagner quelques dollars et un peu de gloire.
L’aventure des Zulu Cannibal Giants est une histoire incroyable mais ce n’est pas une belle histoire. C’est une sale histoire qui nous en apprend beaucoup sur le racisme. Et pour cela, c’est une histoire qui mérite d’être mise en lumière.