In The Bleachers, le baseball selon Steve Moore
Après Amélie Mancini, Honus accueille un autre artiste passionné de baseball, Steve Moore. En France, ce nom ne parlera pas forcément au grand public. Pourtant, les enfants, et leurs parents, auront certainement eu l’occasion de voir son travail à l’œuvre au cinéma ou sur grand écran puisque Steve Moore est l’auteur de l’histoire et le producteur de deux films d’animation hollywoodiens : « Les rebelles de la forêt » et « Alpha et Oméga ».
Avant cette vie dans les grands studios de Los Angeles, Steve Moore était, et est encore, un dessinateur (cartoonist) reconnu dans le milieu de l’édition et parmi les fans de baseball pour sa série de cartoons « In The Bleachers », un vrai succès populaire. Alliant un sens de l’humour basé sur l’absurde et son expérience personnel de joueur de baseball, Steve Moore décrit les petits et grands travers du sport, en particulier du baseball, que ce sport soit celui des sportifs de haut niveau ou du sportif du dimanche. Et si ses dessins invitent parfois le fantastique à s’y joindre (comme la Grande Faucheuse, Superman ou des soucoupes volantes), ils sont avant tout le reflet de ce que nous vivons sur le terrain ou dans le dugout.
Sans méchanceté mais avec malice, Steve Moore nous amuse, nous parle, nous dessine ! Honus était donc dans l’obligation d’aller à la rencontre de ce dessinateur et humoriste talentueux, digne de la « funky baseball culture » que nous affectionnons tant ici.
Votre cartoon « In the bleachers » donne une grande place au baseball. Pour quelle raison ?
Moore : Le baseball est mon sport favori. J’y ai joué depuis l’âge de 6 ans jusqu’au lycée (le plus souvent je jouais seconde base). Je me suis blessé le genou à l’université mais j’ai travaillé pour guérir et jouer au baseball et softball amateur pendant encore cinq ans.
Donc tout ce que j’ai accumulé comme expérience de joueur m’a donné énormément de bonnes idées à prendre pour un comic strip. De plus, le baseball peut être vraiment un drôle de monde plein de moments fous sur le terrain, dans le dugout ou dans les vestiaires.
Quelle est l’origine du cartoon ? Est-ce que cela à booster votre carrière ?
Moore : À l’origine, j’ai décidé de créer le cartoon sur un coup de tête. Je n’avais aucune idée qu’elle serait couronnée de succès dans le monde de la syndication (système d’édition où le droit de diffusion est accordé à plusieurs médias, ndlr) et être toujours aussi forte pendant presque 30 ans. The Bleachers m’a également ouvert les portes d’Hollywood et aidé à lancer ma carrière dans les films d’animation (Open Season, Sony Pictures Animation. « Les rebelles de la forêt » en VF, ndlr).
Souvent, vos cartoons sont très réalistes, en particulier pour le baseball, à propos de l’esprit du jeu, la solitude du champ droit, les difficultés du lanceur… comment vous viennent ces idées ? Seulement de votre expérience personnelle ?
Moore : La plupart des idées qui me viennent sont basées sur mon expérience personnelle. Par exemple, quand j’ai commencé à jouer au baseball, j’ai souvent pris place sur le banc. Cela m’a donné une perspective différente du jeu. Mon expérience de joueur m’aide à trouver des idées basées sur les particularités du jeu. Par exemple, le coach appelle un temps mort et marche vers le monticule pour parler avec son lanceur. Il y a des centaines de choses folles qui peuvent se passer sur le monticule. C’est l’un de mes scénarios préférés.
Comment réagissent les joueurs de baseball quand ils voient vos cartoons ?
Moore : De tous les sports, le baseball semble obtenir les plus grandes réactions des lecteurs. Je ne suis pas sur du pourquoi. Peut-être parce que les idées me viennent de mon expérience personnelle. Je reçois des e-mails et des lettres de joueurs de baseball. Je pense qu’ils peuvent se rapporter à des situations familières que je décris dans le cartoon.
OVNI, aliens… Ils sont régulièrement dans vos cartoons, en particulier pour le baseball. L’enlèvement de joueurs de baseball par des extra-terrestres est un phénomène régulier sur les terrains de baseball américains ?
Moore : Les aliens n’enlèvent pas de joueurs de baseball en France ? Je pensais que cela arrivait partout dans le monde. Ma théorie est qu’il y a une pénurie des bons joueurs de baseball sur les autres planètes. Les aliens tentent de développer leurs propres ligues, donc ils importent des talents de la Terre. Un peu comme le Japon qui importa, dans les années 70 et 80, des joueurs de baseball des ligues majeures des États-Unis.
Vos équipes favorites ou joueurs préférés, d’aujourd’hui ou d’hier, quel-les sont elles/ils ?
Moore : Mon équipe favorite est et a toujours été les Los Angeles Dodgers. Mon grand-père possédait un salon de coiffure en bas de la rue du Dodger Stadium, et il coupait les cheveux des joueurs et dirigeants de l’équipe en échange de deux billets pour les matchs vers la fin des années 60 et durant les années 70. Donc, je suis allé souvent aux matchs des Dodgers. Et l’un de mes meilleurs amis, à cet âge, était Bob Bavasi, dont le père (Buzzie Bavasi) était le General Manager des Dodgers. Mon joueur préféré, de tous les temps, est Sandy Koufax.
Avez-vous d’autres projets ou envies, notamment à propos du baseball ?
Moore : Je travaille sur l’histoire d’un film « live-action » qui implique une équipe de baseball de Little League dans un style " In the bleachers".
Merci Steve pour avoir répondu à nos questions !
Interview Steve Moore Honus English Version
Vous pouvez suivre l’actualité de Steve Moore ainsi que ses oeuvres sur son site inthebleachers.com.
bHonus : pour le plaisir des yeux et du rire, quelques cartoons de la collection "In the bleachers" !
Steeve Moore me fait penser avec son humour bien décalé basé sur l’absurde à Gary Larson et sa série « Far side gallery »
http://pinterest.com/amac2236/the-far-side-gary-larson/
Une belle découverte ce Steve Moore ! Merci Gaetan
le lien pour le commander pour ceux que ca intéresse
http://www.amazon.com/Back-Bleachers-Baseball-Steve-Moore/dp/002860850X
J’avoue être un grand fan de ces « petites tranches dessinées » de vie du sportif… Bien joué, Gaetan, encore une fois !
Et évidemment, thank you Steve !