Hrabosky Le Hongrois Fou
Continuons la série des grands lanceurs de relève. Sur Honus, on aime surtout les vrais caractères, et celui qu’on vous présente ne présente nullement les stats d’un Trevor Hoffman, ou même d’un Goose Gossage. Il ne sera jamais élu au Hall of fame mais il aura au moins bien marqué les esprits des années 70 : on l’appelait Al, mais son nom complet était Al Hrabosky, surnommé "le hongrois fou", "the mad hungarian".
Le surnom est indicateur : oui, Al était un lanceur à part, dans sa bulle forcément, mais assurément, l’un des lanceurs de relève qui avait compris ce que devait être un lanceur de baseball. Lancer c’est intimider, briser le mental d’un frappeur, et surtout lui "manger le cerveau".
Hrabosky est connu pour un épisode révélateur de sa petite dinguerie ; mécontent d’une balle, il la renvoie à l’arbitre, qui lui en renvoie une, lui toujours pas content lui la renvoie, pour enfin la faire rouler…. c’est une séquence qui est restée dans les bloopers de la MLB.
Pour sur, Al avait ses démons à combattre.
Son surnom vient de son nom imprononcable, de sa gueule de fou, de sa coupe de cheveux, de ses origines hongroises, et surtout de sa rapide qu’il lançait à 90 % du temps. Al a été l’un des lanceurs de relève des plus efficaces des années 70, la raison certainement à tout le show qui accompagnait chaque lancer.
Al avait ses petites manies, en général, il marchait vers la seconde base, tournant le dos au frappeur, puis soudain claquait son gant, se retournait et marchait décidé vers la plaque. Il se motivait en respirant un grand coup, et avec un regard de dingue, Al lancait vers le marbre. Le genre de rituel qui a tendance à énerver les arbitres et surtout les frappeurs.
La meilleure année du hongrois sera 1975 avec les Cards de saint Louis où il mènera la ligue nationale avec 22 saves, ce qui était bel et bien un sommet pour l’époque. On rappellera, encore une fois, que les closers rentraient en 7e manche, au lieu de la 9e aujourd’hui, donc le nombre de saves était bien moins important. La fiche de Al cette année est d’ailleurs parlante : 13-3, 1.67 d’ERA, 22 Saves. Le lanceur de relève avait en effet de grandes chances de prendre les victoires lorsqu’il lançait !
Le gaucher a fini troisième dans les votes pour le Cy Young de la saison 1975.
Avec sa routines et sa façon de lancer, Al était aimé des fans, et bien sur le chouchou de saint Louis. Quand il n’a pas été élu pour participer au All star game de 1974, les fans inventèrent un jour de fête le "We Hlove Hrabosky Hbanner Hday." Aimé de ses fans, détesté par ses adversaires, Al faisait souvent déjouer les frappeurs. La plupart des batteurs pressés d’en découdre tentaient de "punir" le lanceur, et tentaient de démolir ses lancers : mais en en faisant trop, les frappeurs provoquaient eux mêmes leurs pertes.
Hrabosky, un gars qui mangeait donc le cerveau des frappeurs et qui a provoqué même certaines hallucinations, semble t’il, puisque certains fans rapportent qu’un de ses lancers aurait été chronométré à 123 mph…. légende urbaine à coup sur.
Hrabosky, une manière particulière de lancer et de concevoir le duel lanceur / frappeur : se décrivant comme un ancien joueur de foot américain qui aimait faire mal sur les placages, Al a collé la même philosophie au pitching. Intimider, faire mal, écraser l’adversaire. Persuadé que le baseball est avant tout un duel psychologique, il savait transformer les hués des fans adverses à son profit : "ils sont comme une force qu’il faut saisir, et retourner pour soi. Non, je ne leur ferai jamais le plaisir d’échouer", affirmait Al.
Lorsqu’un coach lui demanda de raser son bouc, Al lui répond : "Jamais ! Comment tu voudrais que je fasse peur si je ressemble à un putain de joueur de golf ?".
Le Catcher : "Mais Al , je t’avais dit de lancer en pleine gueule !"
Al : "Je sais, je l’ai raté, ne m’en parle pas !"
Après 8 ans de fidélité pour les Cardinals, il part jouer aux Kansas City Royals en 1977, puis part jouer pour les Braves d’Atlanta, à la ramasse à cette époque, pour un contrat de plusieurs millions. Mais Al se blessera, et il ne sera qu’à l’origine de 7 saves pour les Braves. Atlanta doit encore regretter d’avoir signé le phénomène… En 1983, Hrabosky continue dans les franchises de la loose, et signe avec les White sox. Mais sentant qu’il n’a plus l’énergie nécessaire pour entamer une nouvelle saison, il prend sa retraite avant le début de la saison.
En 13 saisons, il aura remporté 64 victoires, 35 défaites, et 97 saves pour un ERA de 3.10.
Des stats loin d’être inoubliables, on vous l’a déjà dit, mais Al est un guerrier, un gros caractère, un vrai lanceur dingo que Honus salue bien bas.
monsieur est un connaisseur….
avec leur brushback pitch…
t’en as déjà sur honus des portraits de tels joueurs : goose gossage, dick radatz. Aprés il faudrait que j’écrive un truc un de ces jours sur les headhunters… les chasseurs de tête !
Belle tête de tueur.
Bob Gibson et Dave Stewart faisaient peur aussi. A quand un article sur les intimidateurs ?
on en fait plus des comme ça dommage !
Un ERA de 3.10 en carrière, c’est sacrément honnête en tout cas ! Le Lefty Spirit à moustache, il est parfait ce Hrabosky !
Ah, il me plaît bien ce jeune ! 😉
Bravo pour l’article! J’ai l’impression que St Louis était une vrais pépite à « cas » à une certaine époque.
Sinon à quand un article sur les différents films de baseball?