2015 dans le rétro d’Honus
Gaétan : Voilà 2015 laisse place à 2016. On va pas se mentir. Humainement, 2015 ne fut pas une année de joie. Le monde nous a pas montré son meilleur visage. Et pourtant, au niveau du baseball et du softball, ce fut une belle année. Une très belle année même. Alors, oublions un instant les désastres de 2015 et ne pensons pas aux incertitudes de 2016. Remettons nous plutôt dans le monde de la petite balle blanche et de la grosse balle jaune, histoire de passer de 2015 à 2016 avec le sourire.
Les femmes sont l’avenir du monde… et de la MLB
2015 a été un cru exceptionnel pour le baseball au féminin. Plusieurs marches ont été gravis la même année, laissant espérer un baseball moins discriminatoire à l’avenir. Rien n’est joué, rien n’est gagné. Loin de là. Mais que de belles promesses. Parmi elles, notre Mélissa Mayeux nationale.
Quel buzz ! Quand Mélissa a été invitée au camp européen de la MLB, elle est devenue, du haut de ses 16 ans, la première femme, au niveau international, à être inscrite à la liste des joueurs, et donc des joueuses, pouvant être signé-es par une franchise de la MLB. Un grand pas dans le monde de la MLB qui a fait un buzz mondial, particulièrement aux États-Unis. Même en France, son histoire a fait le tour des médias. Encore récemment, Stade 2 lui consacrait un reportage.
Bien entendu, elle ne fut pas signée mais son talent a déjà tapé dans l’oeil des recruteurs de la MLB, elle qui est devenue la première fille à jouer avec une équipe française de D1 (Montpellier en amical) et en D2, qu’elle a remporté avec l’équipe fédérale. Que de prouesses en une année.
Autre femme à avoir marqué le monde du baseball, Justine Siegal. Encore et toujours. Après avoir été la première femme coach d’une équipe pro (en indépendant), en autres choses, elle est devenue la première femme à coacher pour une franchise de la MLB. En l’occurence, les A’s d’Oakland qui l’ont engagé durant leur ligue d’instruction automnale en Arizona. Un premier essai réussi.
Justine Siegal écrit de nouveau l’histoire du baseball au féminin
Il faut également mentionner l’ancienne championne olympique de softball Jessica Mendoza qui est devenue la première femme à commenter un match de MLB sur une chaîne nationale puis la première à le faire en playoffs.
La québécoise Marie-Claude Pelland-Marcotte scora le 8 juin dernier le match Blue Jays-Marlins pour la MLB, la deuxième femme seulement à le faire dans l’histoire du Show. En décembre, Amanda Hopkins, ancienne softballeuse universitaire, a été embauchée comme recruteuse à plein temps par les Seattle Marines. Une première depuis les années 50. D’autres femmes comme les lanceuses Sarah Hudek et Oz Sailors ont aussi contribué à affirmer la présence féminine dans le baseball. 2015, une année Girl Power.
Le coming out du baseball ?
La cause gay a également fait belles avancées dans le monde, parfois rigide, du baseball professionnel et, en particulier, de la MLB. 2015 a vu deux premières, deux espoirs d’un baseball pro ouvert aux joueurs homosexuels.
Le premier qui a ouvert la voie est le lanceur Sean Conroy, qui est devenu le premier joueur ouvertement gay à signer un contrat professionnel. En Mai, il devient un membre de l’équipe pro des Sonoma Stompers dans une ligue indépendante, la Pacific Association of Baseball Clubs.
Christine Boutin like this.
Il est rejoint en juillet par David Denson, minor leaguer des Milwaukee Brewers en Rookie League, premier joueur ouvertement gay dans le baseball organisé, c’est à dire dans le monde des franchises MLB. Jusqu’ici, tous les joueurs gays avaient révélé leur « secret » après leur carrière comme Glenn Burke et David Waro Billy Bean, ancien Major Leaguer et actuel ambassadeur MLB pour l’inclusion.
Une saison MLB passionnante
La Ligue Majeure de Baseball nous a offert une saison passionnante à l’image des playoffs qui ont été fabuleux.
Cela a commencé avec la légende du baseball Will Ferrell, seul joueur à avoir joué dans neuf équipes différentes la même journée, à chaque fois dans une position différente, avant de coacher une 10ème équipe. Comment est-ce possible ? Bien entendu, vous aurez reconnu l’acteur déjanté qui a réussi ce tour de force lors du spring training. Un grand moment de folie furieuse comme seul le baseball peut offrir.
Futur Hall of Famer
On pense forcément à tous ses talents, souvent jeunes, qui ont encore brillé dans les ballparks de la MLB : Kris Bryant, Kevin « Superman » Pillar, Dallas Keutchel, Bryce Harper, la jeune rotation des Mets -Jacob de Grom, Matt Harvey, Noah Syndegaard, Josh Donaldson, Carlos Correa, l’inusable Bartolo Colon, l’incroyable Clayton Kershaw et son non moins incroyable double sur le monticule des Dodgers Zack Greinke. Et puis le comeback d’A-Ro(ï)d. Peu auraient parié que le pestiféré des Yankees retrouve un tel niveau de jeu après une saison morte et un quasi bannissement moral du baseball (surtout que les Yankees n’en voulaient plus).
Kevin Pillar, le mec qui passe plus de temps dans les airs que les pieds sur terre.
Tout cela a donné des playoffs de folie avec des matchs incroyables, des équipes surprenantes, une postseason rafraîchissante qui s’est terminé par la victoire, 30 ans après leur dernier titre, des Kansas City « on abandonne jamais, guerriers jusqu’au bout » Royals face à la jeune garde des Mets et leur sublime rotation.
Mais le moment fou de ces playoffs est resté le buzz Cubs. Les Cubs, les maudits, les loosers absolus du sport pro mondial, incapable de gagner les World Series depuis 1908, proches de remporter le titre l’année même des 30 as de la franchise Retour vers le Futur qui avait prédit, dans le deux la victoire des Cubs aux World Series 2015… On y a cru. Seul Hollywood avait le pouvoir de défaire la maldiction de Billy et de son bouc Murphy. Problème, en finale de la NL, les Cubs sont tombés sur un man on fire, le claqueur de HR Daniel… Murphy ! Malédiction 1 – Hollywood 0.
Le cinéma, c’est que des histoires !
Un petit mot sur mes Yankees qui ont livré un beau duel avec les Blue Jays en tête de l’AL Est pour finir par prendre la 2ème wild card et retrouvé les playoffs. Un minimum à New York, inespéré pour beaucoup avec une équipe qui devait apprendre à vivre sans le Captain Derek Jeter. Pourtant, aidé par le comeback d’A-Rod et de Teixeira et un bullpen en feu autour de Miller et Betances, les Yankees ont répondu présent. Et pour terminer l’année en beauté, on apprend que le prochain bullpen se renforcera du lanceur de fusées Aroldis Chapman et ses lancers à plus de 160 km/h. En gros, un monster bullpen qui devrait assurer des fins de matchs tranquilles pour les Bronx Bombers.
Et au fait, ils ont joué cette saison les Red Sox ?
C’est la quille !
Deux retraites annoncées ont marqué les sports de batte américains. Deux immenses stars disent leur adieu à la balle et à la batte, laissant derrière eux titres, records et grands moments de sport.
La première annoncée est celle de Cat Osterman. La star du softball, médaillé d’or aux Jeux d’Athènes, se retire donc des terrains de la NPF où elle a remporté trois titres collectifs et lancé 74 victoires pour seulement 17 défaites. Elle détient d’ailleurs le record de matchs parfaits en NCAA D1 (7) et a lancé 5 no-hitters au sein de la National Pro Fastpitch. L’une des meilleures, si ce n’est la meilleure lanceuse de softball de tous les temps.
Légende.
L’autre grosse annonce est venue de Boston où la star des Red Sox, David Ortiz alias Big Papi, a annoncé que 2016 serait sa dernière saison. Un choc à Fenway Park comme celui de l’annonce de Jeter du côté du Bronx en 2013. Big Papi a d’ailleurs franchi la barre des 500 homeruns cette saison. Respect.
On se doit aussi de signaler la retraite du monde pro d’une autre softballeuse, partenaire de toujours de Cat Osterman, Megan Willis, venu d’ailleurs en France cet automne pour une série de clinics et qui avait annoncé cette retraite sur notre site.
Et puis comment ne pas avoir un mot pour deux légendes qui nous ont quitté mais qui ont participé à la légende de ce jeu, le Cubs Ernie Banks et le Yankees Yogi Berra. Ils nous ont quitté mas leurs exploits résonneront pour l’éternité. RIP.
Voilà ce qu’on pouvait dire de cette saison 2015. Bien sûr, il y aurait bien d’autres choses à évoquer comme la bataille des Bat Flip entre la Korean Baseball League et José Bautista ou encore les résultats du baseball/softball français mais il est temps de refermer le chapitre 2015 et de penser à construire 2016. Honus sera encore là pour vous écrire de belles histoires. Alors, gardez le sourire et gardez la foi. La foi dans le baseball !
VS
FVS : J’aurai bien du mal à rester positif au vu des horreurs lors de cette année 2015. Le petit monde du baseball n’a que peu de sens face à toutes ces démonstrations de haine ou d’intolérance…
Mais pour l’exercice, en en faisant un effort, je retiendrai deux jolis moments de cette saison, voire trois si je veux être positif.
Le premier moment est l’attrapé du première base Anthony Rizzo des Cubs qui va attraper une balle impossible en foul ball et qui fait un jeu exceptionnel le 12 aout 2015. Il arrive à garder contact avec le terrain lors de l’attrapé dans le public. Il y a tout dans ce jeu, l’envie, la détermination, le talent et en plus au Wrigley Field de Chcago de nuit…. c’est le jeu de l’année ! Les images dessous pour ceux qui l’ont raté.
En même temps, quand je pense jeu de l’année, mon cerveau me fait tilt et me dit : "et le catch de Kevin Pillar, t’en fais quoi ?"
Effectivement début avril 2015, Kevin Pilllar a fait un jeu inhumain, montant au mur tel Spiderman pour voler un Home Run ….. ceci sous les yeux de Josh Donaldson qui tombe par terre d’admiration sur le coup. Qui a dit que Superman était là et qu’il jouait aux Blue Jays ?
Enfin, une action offensive pour terminer. Le double vol consécutif de Mookie Betts des Red Sox également en début de saison 2015, qui prend la 2e base puis profitant de la défense shiftée des Washington Nationals prend la 3e base dans la foulée. C’est du pure instinct baseball et qui devrait décourager cette insupportable mode des défenses infield shift. Bientôt une interdiction par la MLB au nom du bon goût ?
Non hélas, je n’y crois pas trop à une police du bon goût en MLB lorsque l’on voit les 9 ou 27 tenues règlementaires et officielles des Arizona Diamondbacks pour la future saison 2016, toutes moches et toutes dégueulasses, et qui n’ont de sens que tenter de vendre plus de maillots….
Et Arizona qui n’hésite pas à proclamer "The evolution is here"…Et les gars, le monde tourne pas rond non ?
Sur ce, bye bye 2015 et on espère que 2016 se conjuguera avec plus d’amour !