Les Negro Leagues
Aujourd’hui le monde entier fête l’arrivée au pouvoir de Barak Obama, premier noir élu président des Usa. Le rêve est bien au pouvoir. Force est de constater qu’un long chemin a été parcouru dans une américaine puritaine longtemps bâti sur la ségrégation raciale et un véritable apartheid. Retour sur un épisode peu connu de l’histoire du baseball, produit du racisme : les negro leagues.
Pour ce qu’ils ne le savent pas, les negro league ont été le championnat américain réservé aux joueurs de couleurs ; en effet, reflet de la société américaine, le baseball pro n’a pas accepté pendant longtemps en son sein les joueurs qui n’étaient pas blancs ; reflet du racisme, la ligue pro était 100 % blanche et il n’était pas question qu’un noir, ou qu’un autre joueur de couleur puisse faire du sport avec des blancs.
Tout commença il y a bien longtemps…
I- Aux origines de la Negro League
Lorsque le baseball devient le divertissement de la nouvelle nation américaine au cours du XIXe siècle, il fut vite question d’instaurer un championnat semi pro dans les années 1860. Des équipes d’origine diverses, comme universités, militaires, ouvriers se constituèrent et organisaient des petits championnats. Mais lorsqu’il fut question d’argent et de business, les choix des participants furent de plus en plus stricts et les codes de la société américaine vont s’imposer dans toute leur brutalité.
Dans les années 1860, une équipe noire originaire de Philadelphia, les Pythians tentèrent ainsi leur candidature dans la « National Association », la première ligue pro et ancêtre de la National league. Les pythians n’y seront pas acceptés pour différentes raisons, mais l’une implicite est évidemment qu’ils sont noirs. Certains joueurs noirs parviennent cependant à devenir pro dans les débuts de l’American league, dont notamment le grand Moses Fleetwwood Walker (en photo).
Lorsque son équipe les "Toledo Blue Stockings" est inclus dans le championnat majeure de l’ « American Association », il devient ainsi le premier joueur black professionnel en 1883. Mais les problèmes raciaux vont pourrir sa carrière et la rendrent très difficile. Tony Mulane, pitcher d’origine irlandaise et star de cette même équipe n’y va pas par quatre chemins à son sujet : « Moses a été le meilleur catcher que j’ai eu, mais bon c’est un noir quand même, j’allais pas quand même écouter ses signaux »….
L’ambiance n’est donc pas au beau fixe, et les incidents se multiplient sur les terrains pros. De nombreux joueurs blancs refusent tout simplement de rentrer sur le terrain tant qu’un joueur noir est là. Cap Anson, la star des Chicago White Stockings, (futurs Chicago Cubs ) provoque un scandale quand il voit sur le line up de l’équipe adverse Moses Walker. Cap Anson aura gain de cause et Walker sera finalement laissé sur le banc. Les rares joueurs de couleurs sont ainsi priés de quitter le championnat. Walker tiendra le coup jusqu’en 1889…
En 1885, une équipe formée par les employés d’un hôtel dans les environs de New York (à Babylon dans le Long island) les « Babylon Black Panthers » va devenir la première équipe professionnel composée de joueurs blacks. C’est Walter Cook un homme d’affaire blanc qui aura l’idée du subterfuge : Cook va rebaptiser cette équipe les « Cuban Giants » (en photo en 1887).
Bien évidemment, aucun joueur n’est cubain, mais c’est le moyen le plus basique pour faire passer tous ces joueurs colorés pour autre chose que des noirs américains et les faire jouer contre des équipes pros. Les Cuban Giants commencent à déplacer les foules blanches curieuses de voir des matchs si exotiques. Le détail qui tue : les joueurs des Cuban Giants se forçaient à baragouiner un spanish bidon sur le terrain afin de passer pour de vrais cubains..
Au-delà de l’anecdote, l’épisode des Cuban Giants est significatif de l’exclusion qui est en train de naître.
Les Cuban Giants vont d’ailleuirs récuperer des joueurs rejetés du circuit "officiel" comme Frank Grant le seconde base prodige de l’équipe de Buffalo de l’Internaitonal League (1886-1889), soit de purs américains qui auront une autre carrière en tant que joueur "cubain"…
Suite aux incidents sur les terrains qui se multiplient, les propriétaires de la National League se réunissent en 1887 et s’entendent sur un « gentlemen’s agreement » : plus de noirs dans nos rangs. Les ligues mineures s’alignent sur cette politique en 1888.
Cet accord implicite ne sera jamais écrit mais va perdurer jusqu’en 1947…
Exclus des grandes ligues du fait de leur couleur de peau, les joueurs noirs vont être contraints de s’organiser de leur coté : des ligues fédérales voient le jour et à peu prés 200 petits championnats semi pro rassemblèrent noirs, mais aussi cubains exilés, mexicains, asiatiques…. l’idée se dessine dés 1890 de ligues réservés aux joueurs de couleurs.
Pendant une vingtaine d’années, ces ligues indépendantes et souvent régionales se succèdent connaissant souvent des problèmes d’organisation, et surtout de finances.
Exemple en photo la ligue fédérale du sud aux alentours des années 1900.
Une affiche des années 1890 souligne à la fois l’esprit des ligues noires, axé sur un maximum de courses, mais pointe également la désorganisation de ces équipes noires.
Puis arriva Rube Foster …
Bhonus : pour plus d’informations
Une video Sur Moses Fletwood Walker
Une Video du musée des negro leagues à Kansas City